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L'émulsification ou la mise en émulsion d'un mélange

 

L’émulsification est le mélange de deux liquides non miscibles, notamment l’eau et l’huile. Lorsqu’on réalise une émulsion, il est possible de constater un produit final qui semble homogène, mais on réalise qu’il y a des milliers de gouttelettes intégrées et figées dans l’autre liquide. Ce processus est en effet l’emprisonnement (l’incorporation et la stabilisation) de bulles (de liquide ou d’air) dans un autre liquide. Cela peut amener principalement à la création de mousses de toutes sortes, mais peut aussi créer un mélange qui conservera sa forme liquide. Or, pour y arriver, il est nécessaire d’utiliser des molécules tensioactives ou des additifs émulsifiants, comme la lécithine de soja ou la gomme xanthane, qui contiennent ce type de molécules. Tous deux auront comme effet de stabiliser l’émulsion. 

L'émulsification mousseuse

L’émulsification permet de former mousses. Il s’agit ici de disperser de l’air dans un liquide et de stabiliser le tout avec un émulsifiant. Pour y arriver, on doit utiliser un mixeur plongeant. D’abord, il faut incorporer la lécithine de soja dans le mélange et mixer la préparation de façon à créer des bulles d’air. Ainsi, lors de l’incorporation de ces bulles d’air, la lécithine de soja ira se placer directement entre le liquide et les bulles, ce qui stabilisera la mousse

Voici comment l'émulsion fonctionne pour l’eau et l’huile. D’abord, une molécule d’eau est polaire, c’est-à-dire qu’elle possède un dipôle. L’un est négatif, l’autre est positif. Elle ne peut donc se lier qu’à des molécules qui possèdent aussi un dipôle, c’est-à-dire qui sont électronégatifs. L’oxygène, l’azote et le fluor en sont des exemples. De plus, on appelle toute liaison de molécules polaires qui possèdent des atomes d’hydrogène des liaisons hydrogènes. L'eau, étant ce type de molécule, ne peut donc faire que ce type de liaison.

 

 

Quant à elles, les molécules d’huiles, appelées triglycérides, sont formées d’atomes de carbone et d’hydrogène. C’est une molécule dite apolaire, c’est-à-dire qu’elle ne possède aucun pôle chargé positivement ou négativement. Ainsi, il est clair que les molécules d’eau et d’huile ne peuvent se lier et se mélanger entre elles, puisque la molécule d’huile étant apolaire, elle ne peut former de liaison hydrogène avec la molécule d’eau.

 

Ainsi, pour mélanger ces deux liquides, il faudra nécessairement utiliser un émulsifiant qui contient des molécules tensio-actives, notamment la lécithine de soja. En effet, cette dernière possède une partie hydrophobe apolaire (ou lipophile, qui retient les matières grasses) et une partie hydrophile polaire (miscible dans l’eau). Les molécules tensio-actives de cet additif vont donc aller se lier aux molécules d’huile apolaires grâce à leur partie lipophile, et se lier en même temps aux molécules polaires d’eau grâce à leur partie hydrophile. Cela aura comme conséquence la stabilisation du mélange qui conservera sa forme liquide.

L'émulsification liquide

La pressurisation au siphon

 

Additifs utilisés : aucun n'est nécessaire, mais il y a une possibilité d'utiliser un émulsifiant, comme la lécithine de soja ou la gomme xanthane

 

 

Pour créer une mousse dans le genre de l’émulsification mousseuse, il existe aussi la technique de pressurisation au siphon, qui est particulièrement intéressante puisqu’elle ne nécessite pas d'émulsifiant. On appelle le résultat espuma, qui désigne mousse. Voici comment procéder : on incorpore tout d’abord la préparation à mousser dans le siphon. Or, la préparation doit être complètement homogène afin de ne pas bloquer le siphon. Il est donc recommandé de la passer au préalable dans un chinois. Ensuite, on ajoute une cartouche d’oxyde nitreux (NO2) au siphon. Une fois fixée et le gaz pénétré à l'intérieur de celui-ci, on agite fortement le siphon afin de bien répartir le gaz. Il se produira par la suite une très grande pression, la préparation prendra de l’expansion et on verra son volume augmenter à sa sortie du siphon. 

 

Un petit détail....

 

Il est possible d’ajouter l’agent émulsifiant dans la préparation de départ afin de s’assurer à 100% que la mousse créée soit stable et qu’elle ne diminuera pas de volume. La lécithine ne pourra effectivement pas se placer entre toutes les bulles d’air et le liquide en raison de la rapidité d’incorporation d’air (ou de gaz) du siphon. Or, il ajoute tout de même une plus grande stabilité.

Sources

 

Informations:

1. Cazor, A. et Liénard, C. (2009). Petit précis de cuisine moléculaire, France: Marabout.

2. MOLÉCULE-R. Émulsification : Rehaussez vos plats à l'aide de savoureuses mousses colorée. Repéré à http://www.molecule-r.com/fr/content/109-techniques-de-cuisine-moleculaire-l-emulsification

3. Gustovic, C., Singama, M. et Lorenzi D. (2010). La cuisine moléculaire: la laboratoire du chimiste est-il l'avenir du cuisinier? Repéré à http://tpemoleculaire06730.voila.net/expose.htm

4. Cindy, U. (2008). La cuisine moléculaire : les mousses. Repéré à http://tpegastrmole.webatu.com/procedes/moussesdeux.html

5. Cindy, U. (2008). La cuisine moléculaire : L'émulsion. Repéré à http://tpegastrmole.webatu.com/procedes/emulsion.html

 

Images:

-Mousse rose: http://hungrygerald.com/tag/cookshop/

-Liaisons entre molécules d'eau: http://mpronovost.profweb.ca/BIONP1/bionp1_molecules_intro.html

-Mousse bleue: https://www.pinterest.com/belazanette/molecular-gastronomy/

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